
TPE sur l'érythropoïétine
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Quels sont les conséquences de l'altitude sur le corps ?
Les effets de l’altitude demeurent très présents durant les 10 premiers jours d’exposition. La pratique sportive durant les premiers jours en altitude devrait se limiter à quelques marches ou à une activité à très faible intensité. Au-delà , une phase d’acclimatation et des mécanismes physiologiques d’adaptation se produisent (période d’acclimatation réduite de 5 à 7 jours environ si séjours réguliers en altitude). Après la phase d'acclimatation, l'entraînement peut réellement débuter. Cette phase d'entrainement précède une dernière période de récupération de 2 à 5 jours qui prépare le sportif à son retour en plaine.
Au niveau de la mer le taux d’oxygène est d’environ 21% mais plus on monte en altitude et plus ce taux va diminuer jusqu’à atteindre les 7 % à 8000 mètres. Plus on s’éloigne du centre de la terre et plus la pression atmosphérique est faible. Une baisse de la pression atmosphérique qui entraîne une baisse de la pression en oxygène. Cela a pour conséquence une baisse de l’oxygénation des poumons mais aussi du sang. C’est ce que l’on appelle l’hypoxie, l'hypoxie désigne une diminution de la quantité d'oxygène apporté aux organes par le sang. Pour contrer cela, l’organisme va trouver une adaptation en mettant en route une série de réactions.
Nous avons au-dessus de nos têtes, une couche d'air que l'on appelle l'atmosphère. Bien qu'il semble ne pas "peser", cet air exerce une pression sur nos corps et sur les gaz composant l'air. Plus la couche d'air est épaisse, plus la pression qu'elle exerce est importante. Or, lorsque nous montons en altitude, nous laissons une partie de la couche d'air en dessous de nous. La pression de l'air devient moins importante, la concentration des gaz baisse, la densité de l'air diminue.Cette baisse de densité d'air à un double effet sur l'organisme. D'un côté elle favorise son action sur le milieu par une moindre résistance à l'avancement. D'un autre côté, elle réduit ses capacités d'action en limitant la quantité d'oxygène pouvant être utilisée.
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Comment va réagir l’organisme face à ce manque d’oxygène ?
On a choisi cet exemple car il nous montre combien le corps humain est capable de s’adapter à des conditions hors de la normale. Effectivement, notre corps a été conçu pour vivre dans des conditions optimales mais dès qu’un facteur de notre environnement vient à changer, notre organisme est doté du pouvoir d’adaptation. Il existe en nous des mécanismes qui se déclenchent uniquement en cas d’urgence.
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe des chémorécepteurs dans nos artères carotides au niveau de la gorge qui sont sensibles au taux d’oxygène du sang. Dès que la valeur normale d’oxygène diminue, ces cellules émettent un message électrique qui va circuler jusqu’au bulbe rachidien situé dans la nuque. Ce bulbe réagit en commandant 2 phénomènes :
Premièrement une hyperventilation qui correspond à une accélération du rythme respiratoire. Elle est suivie d’une accélération des battements cardiaques (tachycardie). Tout ceci se déroule en 2 minutes ! On comprend la rapidité de telles réactions d’urgence quand on sait que le cerveau ne supporte pas plus de 3 minutes une interruption de l’apport en oxygène.
En respirant plus vite, vous introduisez plus d’oxygène dans votre sang et en ayant un rythme cardiaque plus rapide, vous augmentez l’apport de sang dans les organes. Donc la baisse d’oxygène n’est pas ressentie au niveau des cellules puisqu’elle est compensée par ces 2 phénomènes.
Mais si on reste plusieurs heures à plus de 2000 mètres, notre organisme va trouver une solution plus économique pour vous éviter de manquer d’oxygène. Car si nos poumons et notre cœur travaillent trop longtemps à ce rythme, ils vont se fatiguer et cela peut être dangereux.
Alors comme notre corps a été conçu de manière parfaite, un autre phénomène va prendre le relais : c’est la polyglobulie, la polyglobulie est une anomalie de la production des globules rouges dans le corps.
Encore une fois, des cellules sensibles à l’oxygène du sang vont détecter cette baisse d’oxygène mais dans ce cas, elles sont situées dans le rein. Le rein va alors fabriquer une hormone, l’érythropoïétine, qu’il va libérer dans le sang. Elle va alors agir dans la moelle osseuse en stimulant la production de globules rouges. S’il y a plus de globules rouges dans le sang, alors la capacité de transport de l’oxygène augmente et le taux d’oxygène sanguin remonte.
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Differentes etapes pour reussir son stage en altitude.
Une grosse fatigue dès le début du stage peut bouleverser la suite du programme et son déroulement. L’acclimatation dure généralement entre 7 à 10 jours. Durant cette première période, il faut modérer son entraînement et s’exposer le plus souvent possible au grand air (en privilégiant les sorties en nature et les randonnées) avant de démarrer sérieusement un programme d’entrainement.
La phase d’entraînement suit immédiatement la phase d’acclimatation. Elle dure entre deux et trois semaines mais peut être prolongée en fonction de ses objectifs, sa condition physique et surtout de son expérience en altitude. Durant cette période, il est recommander d’augmenter progressivement son volume d’entraînement de façon à atteindre des niveaux similaires à ceux atteints au niveau de la mer. Une fois le volume digéré, il est temps d’intensifié progressivement l’entraînement. Attention à ne pas tomber dans le piège des allures. Il ne faut pas comparer le rythme de travail en plaine avec celui que l’on doit respecter en altitude. Il est normal de ne pas se sentir à son aise et « facile » durant les séances. En particulier au niveau respiratoire. L’objectif étant de travailler sur cette difficulté pour ensuite trouver une certaine aisance physique une fois redescendu en plaine.
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L’importance de la récupération.
Il est important de prendre des jours de repos durant un entrainement, l’importance est d’être à l’écoute de ses sensations et de son corps. Selon la fatigue et la capacité de chacun à récupérer, il ne faut pas hésiter à prendre une journée de repos de plus quand cela vous semble nécessaire. L’objectif étant de travailler son aérobie, tout en conservant une certaine qualité et dynamique de course. Au retour de stage, une journée de repos sans course s’impose pour récupérer de la fatigue du voyage et du retour en plaine. Dès le lendemain matin, j’enchaîne sur un cycle « normal » d’entraînement pendant une semaine. La récupération est un élément essentiel si l’on veut réaliser des performances. L’organisme doit se régénérer après une période de fatigue physiologique et nerveuse induite par le stress de l’entraînement et de l’hypoxie.

